Chères amies, chers amis,

J’aimerais ici vous dire quelques mots de la très belle série « #Philo: sapere aude » diffusée sur Netflix.

https://www.netflix.com/watch/81519252?trackId=254761469

C’est une passionnante série sur la jeune génération (si attachante, comme j’ai la chance de le constater avec mes étudiantes et étudiants et comme j’ai pu le constater avec mes élèves au lycée) et l’aventure de la jeunesse; sur les rencontres amoureuses et amicales et sur la tentative de se créer, vaille que vaille, une vie singulière (par delà le deuil, les difficultés extérieures et inhérentes à la subjectivité); mais aussi sur l’expérience gay (pour reprendre la belle expression de mon ami Jorge N. Reitter (1)) et sur l’histoire de la communauté LGBT (particulièrement la 2e saison).

Et puis bien sûr l’on y parle, très justement, de philosophie (au sens noble et existentiel du terme, mais aussi des grands philosophes), de la découverte de la philosophie lorsqu’on est jeune, de l’enseignement de la philosophie – et donc de la transmission entre les générations.

L’on y trouve aussi de très subtiles références à la littérature, à la psychanalyse – ou au Talmud.

Le scénario est très efficace, les dialogues profonds, les acteurs excellents – dont Carlos Cuevas qui est ce que l’on appelle un grand acteur.

Bref, je suis dithyrambique, mais cela le mérite.

C’est une série en catalan et espagnol (je vous conseille la VO sous-titrée) créée par Héctor Lozano et réalisée par Menna Fité. Diffusée en France par Netflix (2).

Voici la situation de départ : trois mois après la mort de Merlí, son professeur de philosophie au lycée, Pol Rubio choisit de tenter sa chance à l’université de Barcelone en étudiant la philosophie pour devenir lui-même enseignant.


Bref, en cherchant, l’on trouve choses vraiment intéressantes sur Netflix, et celle-ci est, avec la (très shakespearienne) « House of cards », la meilleure série que j’y aie vue pour l’instant.

Avec, entre autres, la très queer « Transparent » (Amazon vidéo), et la très argentine, féministe et lacanienne (!) « La fin de l’amour » (Amazon vidéo – la personnage principale y fait une analyse, et élabore librement en citant Lacan… – tout en renouant avec le judaïsme (3)), voilà des séries fort intéressantes.

Pour traiter de notre aujourd’hui, ce sont des séries dont je vous parlerai au séminaire « Freud à son époque et aujourd’hui » (FEDEPSY) que j’anime sur Zoom avec Dominique Marinelli et Emmanuelle Chatelat:

NOTES:

(1): voir https://dimitrilorrain.org/2023/01/13/sortie-de-heteronormativity-and-psychoanalysis-de-jorge-n-reitter-routledge-2023/

(2): https://fr.wikipedia.org/wiki/Philo_:_Sapere_aude

(3): Merci à Jorge Reitter de m’avoir fait connaître cette série

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Chères amies, chers amis,

Je vous mets ici le lien vers la passionnante intervention de Patricia Gherovici à la librairie Le Divan (Paris), le 12 octobre 2021. Elle y dialogue, entre autres, avec Luis Izcovich et Patrick Landman, à propos de son très important ouvrage « Transgenre. Lacan et la différence des sexes (Stilus, 2021) :

En effet, le livre majeur de Patricia Gherovici ouvre à une avancée fondamentale dans la réflexion psychanalytique contemporaine, en ce qui concerne la clinique des sujets trans, mais aussi plus généralement concernant ce que la prise en compte des subjectivités trans permet d’ouvrir en psychanalyse et dans la pensée et dans la société contemporaines.

Pour cela, la réflexion de l’autrice retraverse Freud et Lacan autrement. Cela ouvre une nouvelle lecture de leurs œuvres, mais aussi à une psychanalyse – et à une psychanalyse freudo-lacanienne (1) – prenant pleinement en compte la diversité sexuelle et la diversité des cheminements de genre, mais aussi la féconde démocratisation qui a lieu dans les jeunes générations, avec ce qu’elle apporte de fécond pour la subjectivation (2).

Présentation de l’éditeur (3)

Ce livre porte sur un sujet d’actualité, celui de l’identité sexuelle. Relève-t-elle de l’anatomie, de la culture, du discours ? Quelle est la part du choix du sujet par rapport à l’identité assignée ?
Il s’agit, dans cet ouvrage en français, de la version augmentée du livre Transgender Psychoanalysis, paru en 2017 aux États-Unis. Au moment où l’on assiste à des bouleversements de société concernant le sexe et les transformations du corps, ce livre constitue une contribution fondamentale au débat sur la norme sexuelle.

Il prend appui sur des questions qui traversent la société américaine et il aborde, à partir des récits cliniques, la place de la psychanalyse avec des patients dits « trans ».

Traduit de l’anglais par Marie-Mathilde Bortolotti-Burdeau.

Patricia Gherovici est psychanalyste, elle exerce à Philadelphie et à New York. Elle a obtenu en 2020 le Sigourney Award pour son travail clinique et théorique à propos de la question du genre et de la communauté latino aux Etats-Unis.

Elle a est la co-fondatrice et la directrice du Philadelphia Lacan Group et de l’Associate Faculty, Psychoanalytic Studies Minor, University of Pennsylvania (PSYS).

Elle est membre honoraire de l’IPTAR, l’Institute for Psychoanalytic Training and Research à New York.

Elle participe aussi aux travaux de l’institution de Formation Pulsion : https://pulsioninstitute.com/

Elle est encore membre fondatrice de l’institut de Das Unbehagen qui associe autour de la psychanalyse des cliniciens, des universitaires, des artistes et des intellectuels.

A noter encore: sa passionnante intervention (en anglais) sur le futur de la psychanalyse (avec le Covid, la mondialisation des échanges psychanalytique grâce à Internet…), sur le site de Vanessa Sinclair (New York), dans le cadre du podcast « Rendering unconscious »:

RU212: PATRICIA GHEROVICI – IS THERE A FUTURE FOR PSYCHOANALYSIS?

D’ailleurs, je vous conseille très vivement ce podcast: http://www.renderingunconscious.org/

Ici le site (en anglais) de Patricia Gherovici : https://www.patriciagherovici.com/

Et le site passionnant (en anglais), que je vous conseille (beaucoup de vidéos, de textes etc.) de Das Unbehagen : http://dasunbehagen.org/


​Parmi ses autres livres, l’on trouve son absolument passionnant « Lacan dans le ghetto. Psychanalyser le « syndrome porto-ricain », qui a reçu le Gradiva Award et le Boyer Prize. Mais aussi  Please Select Your Gender: From the Invention of Hysteria to the Democratizing of Transgenderism (Routledge, 2010).

Elle a aussi publié différents ouvrages collectifs : avec Manya Steinkoler, Lacan On Madness: Madness Yes You Can’t ( Routledge, 2015) et Lacan, Psychoanalysis and Comedy (Cambridge University Press, 2016); avec Chris Christian, Psychoanalysis in the Barrios: Race, Class, and the Unconscious  (Routledge, 2019, vainqueur du Gradiva Award et du American Board and Academy of Psychoanalysis Book Prize.

Particulièrement : à noter la sortie d’un nouveau passionnant livre collectif qu’elle a dirigé  avec Manya Steinkoler : Psychoanalysis, Gender and Sexualities: From Feminism to Trans* (Routlegde, novembre 2022) :

https://www.routledge.com/Psychoanalysis-Gender-and-Sexualities-From-Feminism-to-Trans/Gherovici-Steinkoler/p/book/9781032257600

NOTES :

(1) : Pour un telle psychanalyse freudo-lacanienne ouverte, voir: Benjamin Lévy, L’ère de la revendication, Flammarion, 2022 ( https://dimitrilorrain.org/2022/01/18/a-noter-la-sortiede-louvrage-de-benjamin-levy-lere-de-la-revendication-flammarion-janvier-2022/); Dimitri Lorrain, « Apports de la psychanalyse créative », in Lettre de la FEDEPSY n°10, juillet 2022 (https://dimitrilorrain.org/2022/07/22/apports-de-la-psychanalyse-creative-texte-paru-dans-lettre-de-la-fedepsy-n10-juillet-2022/; André Michels, « De la pulsion comme subversion du genre », in Laurence Croix et Gérard Pommier (dir.), Pour un regard neuf de la psychanalyse sur le genre et les parentalités, Erès, 2018.; Stéphane Muths, « ’’Un garçon dans un corps de fille’’, identités de genre et effraction pubertaire », in Thierry Goguel d’Allondans et Jonathan Nicolas (dir.), Choisir son genre ?, op.cit., p. 99-120; Jonathan Nicolas, « A l’ombre des jeunes gens en fleurs, une esquisse des identités adolescentes », in Thierry Goguel d’Allondans et Jonathan Nicolas (dir.), Choisir son genre ?, op.cit., à. 169-180; Jorge N. Reitter, Heteronormativity and Psychoanalysis, Routledge, 2023: https://dimitrilorrain.org/2023/01/13/sortie-de-heteronormativity-and-psychoanalysis-de-jorge-n-reitter-routledge-2023/; Frédérique Riedlin, « Sur un air de famille(s). À partir d’une question de Judith Butler. La parenté est-elle toujours déjà hétérosexuelle ? », in Laurence Croix et Gérard Pommier (dir.), Pour un regard neuf de la psychanalyse sur le genre et les parentalités, Toulouse, Erès, 2018. Voir encore notre réflexion collective au séminaire « Freud à son époque et aujourd’hui » (FEDEPSY): https://dimitrilorrain.org/seminaire-freud-a-son-epoque-et-aujourdhui/

(2) :  Voir Benjamin Lévy, L’ère de la revendication, op. cit.

(3) : https://www.editions-stilus.com/transgenre.html

Chères amies, chers amis,

Pour celles et ceux d’entre vous qui lisent l’anglais, je vous informe ici de la sortie du très important ouvrage de mon ami Jorge Reitter, « Heteronormativity and psychoanalysis » (1), avec une belle préface de Patricia Gherovici.

*

Dans ce livre nourri en profondeur de l’expérience de la cure, et écrit de manière fort vivante, Jorge Reitter nous éclaire sur ce qu’il appelle l’« expérience gay » envisagée dans sa spécificité, et sur la psychanalyse depuis cette expérience.

Sa réflexion élabore, de manière rigoureusement psychanalytique, les apports de la pensée de Michel Foucault, mais aussi des études féministes, queer, lesbiennes et gaies. Elle nous éclaire sur la manière dont le discours collectif hétéronormatif et binaire oriente les pratiques et les théories psychanalytiques vers une norme désubjectivante. Et en quoi cela amène à une scotomisation ou à un rejet de la subjectivité des sujets gays, et à leur normalisation s’opposant à leur subjectivation.

Aussi ce livre nous permet-il d’appréhender la position du sujet gay dans ce que Jorge Reitter appelle – en élaborant Foucault – le « dispositif de l’hétéronormativité », c’est-à-dire le dispositif de pouvoir, portant sur la sexualité, que déploie le discours collectif hétéronormatif et binaire. Un point important est d’ailleurs que ce discours collectif voit dans l’hétérosexualité la seule forme de sexualité légitime, et donc rejette la diversité sexuelle.

De plus, nous pouvons noter que l’auteur ne parle pas de l’hétérosexualité comme en soi normative ; ce que j’élabore ainsi : c’est la forme binaire (désubjectivée) de l’hétérosexualité qui est normative, mais une autre hétérosexualité (subjectivée) existe bien, même si minoritaire, à l’écart de l’hétéronormativité.

Ainsi, plus généralement, ce livre nous aide à appréhender les ressorts et l’histoire de l’hétéronormativité et de la binarité pour chaque sujet, qu’il soit LGBT+ ou hétéro.

Pour cela, Jorge Reitter relit Freud et Lacan en détails, en essayant de « ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain ». Il rappelle que Freud nous a révélé la contingence de l’objet sexuel. Ce qui fait que – comme le disait Freud lui-même – l’homosexualité ne peut être considérée comme « pathologique ». Bref, il n’existe pas de norme sexuelle, et il s’agit d’essayer d’en tirer toutes les conséquences.

Cela permet à Jorge Reitter, en s’appuyant sur toute une bibliographie souvent encore à découvrir en France, d’éclairer ce qui dans les œuvres de Freud et de Lacan pose de manière géniale les problèmes fondamentaux de la subjectivité et de la psychanalyse, mais aussi ce qui participe de l’hétéronormativité et de la binarité.

En ce sens, le complexe d’Oedipe, montre l’auteur, vaut aussi bien pour les sujets non hétérosexuels. Plus largement, le complexe d’Oedipe est relié dans le livre à la « tâche », pour le sujet, « de devenir indépendant de l’autorité (du désir) des parents » (2).  

Plus encore, Jorge Reitter nous propose une formulation fort élaborative, quand il établit que le sujet gay reconnaît la différence des sexes – envisagée au plus près de la clinique, et de manière non hétéronormative ni binaire (3). Juste, ajoute-t-il, le sujet gay se positionne autrement par rapport à celle-ci que le sujet hétérosexuel.

Bref, ce livre nous permet donc d’envisager les problèmes classiques de la psychanalyse (comme ceux du complexe d’Oedipe ou du complexe de castration, ou encore celui de la différence des sexes, mais aussi celui du symbolique) sous un nouveau jour, pleinement ouvert à la diversité sexuelle et dégagé de la gangue hétéronomative et binaire.

Et, en suivant les réflexions de Jorge Reitter, nous pouvons reprendre à notre compte de manière créative – et non normative – l’interrogation fondamentale de Freud sur le rôle central de la sexualité dans la subjectivité, et dans l’enfance du sujet : sur la sexualité en ce qu’elle est fondamentalement hors-norme – queer diront certains.

Cela ouvre au fait de solidement prendre en compte – avec Lacan – le donné fondamental consistant dans le fait que, pour citer Jorge Reitter, « être dépendant de l’Autre et être très marqué par son désir est une condition nécessaire » (4) à la subjectivation. Car, dirais-je, ce sont, dans un premier temps, cette dépendance à l’Autre (à l’Autre du langage, mais aussi à l’Autre qui a donné au sujet le langage) et cette marque du désir (liée à cette dépendance à l’Autre), qui permettront au sujet, dans un deuxième temps, de devenir indépendant de l’autorité, du désir, des parents.

Dans la cure, cela nécessite le fait que la parole du sujet déploie ce qu’il en est du signifiant, mais aussi que « l’attention de l’écoute analytique (soit) portée sur la structure du signifiant » (5).

D’ailleurs, dans son insistance de l’émancipation du sujet par rapport aux autorités, Jorge Reitter rejoint à mon sens l’insistance de Serge Leclaire, dans son débat avec Lacan, sur le fait que le désir de l’Autre gagne, dans la cure, à prendre une forme « un peu déliée » (6). En d’autres termes, il gagne à prendre une forme pleinement créative, dégagée de toute volonté directive (7). On le voit, chez Jorge Reitter comme chez Leclaire, c’est là une lecture de Lacan – et de son éclairage sur la créativité du signifiant – qui s’émancipe de Lacan, lorsque cela est nécessaire.

Aussi, au regard des vifs et fort compréhensibles débats contemporains à son propos (8), le complexe d’Oedipe (comme son pendant le complexe de castration) n’apparaît-il pas comme quelque chose d’en soi normalisateur, même si son élaboration a pu, chez Freud et après lui, prendre une forme hétéronormative et binaire.

Par là même, ce livre fort important nous propose une articulation très subtile, et au plus près de l’expérience psychanalytique, entre psychanalyse et politique. Car nous trouvons ici une réflexion très opérationnelle sur la question du pouvoir – en lien au langage. En effet, de manière très concrète, pour Jorge Reitter, il s’agit dans la cure d’ « être attentif à la place que le sujet a dans le discours qui le nomme, et qui le situe dans des relations de pouvoir » (9).

Cela nous permet aussi de nous rappeler ce que dit Lacan, en passant par les Lumières, de la relation de la psychanalyse au pouvoir : « Et dans (…) mes Écrits, vous le voyez (…) j’invoque les Lumières. Il est tout à fait clair que les Lumières ont mis un certain temps à s’élucider. (…). Contrairement à tout ce qu’on en a pu dire, les Lumières avaient pour but d’énoncer un savoir qui ne fût hommage à aucun pouvoir » (10).

En somme, cet ouvrage constitue un apport fondamental sur tout un ensemble de questions cruciales. Il en va là de la mise en place d’une psychanalyse  – et d’une psychanalyse freudo-lacanienne (11) – ouverte à la fois à la diversité sexuelle, à la diversité des cheminements de genre,  mais aussi à la féconde démocratisation qui a lieu dans les jeunes générations, avec ce qu’elle apporte de fécond pour la subjectivation (12). Cette psychanalyse ouverte se positionnant de manière psychanalytique contre les discriminations. Ici, l’enjeu est aussi que cette psychanalyse ouverte soit aussi capable de soutenir solidement la subjectivation des sujets, en utilisant pour cela les apports cliniquement fondamentaux, et toujours actuels (pour peu qu’on les réinterprète de manière créative comme le fait l’auteur), de Freud et de Lacan.

Et je finirai sur ce point : Jorge Reitter insiste sur le fait que la psychanalyse qui se positionne contre les discriminations, c’est aussi la psychanalyse qui se positionne contre elles dans les institutions psychanalytiques. Ce alors que l’institution psychanalytique a mis tant de temps à dépathologiser l’homosexualité. D’ailleurs, l’institution psychanalytique, en cela, a bien été contre la volonté de Freud qui, il s’agit de le rappeler, était favorable au fait que des gays ou des lesbiennes deviennent analystes. C’est bien ce que montre le fait qu’il a longtemps collaboré avec Hirschfeld, ce sexologue et militant historiquement important pour la reconnaissance des droits LGBT (13).

*

Présentation de l’ouvrage par l’éditeur 

Heteronormativity and Psychoanalysis proposes a critical reading of the Freudian and Lacanian texts that paved the way for a heteronormative bias in the theory and practice of psychoanalysis.

Jorge N. Reitter’s theoretical-political project engages in a genealogy of how psychoanalysis approached the ‘gay question’ through time. This book determinedly seeks to dismantle the heteronormative bias in the theories of psychoanalysis that resist new discourses on gender and sexuality. Drawing on developments by Michel Foucault and lesbian and gay studies on queer theory and feminist theorizing, Reitter draws attention to the normalizing devices that permanently regulate sexuality neglected by psychoanalysis as producers of subjectivities.

Accessibly written, Heteronormativity and Psychoanalysis will be key reading for psychoanalysts in practice and in training, as well as academics and students of psychoanalytic studies, gender studies, and sexualities.

Table des matières

Prologue by Patricia Gherovici

Prologue to the first edition

I. Heteronormativity and psychoanalysis

1) Oedipus gay

2) The original entanglement. How psychoanalysis could not escape the heteronorm

3) Oedipus reloaded

4) Towards a post-heteronormative Oedipus

II. Miscellanea

5) On the political incorrectness of eroticism

6) Rethinking the possible as such

7) Felix Julius Boehm

III. Bonus tracks

8) Talking with Jorge Reitter : neither the Other nor sexuality exists outside of power relations

Epilogue

Jorge N. Reitter est psychanalyste d’orientation lacanienne, il vit et exerce à Buenos Aires (Argentine).

Il enseigne à l’Université de la République, Uruguay. Il a enseigné à la Faculté de Psychologie de l’Université de Buenos Aires et à l’Université Nationale Autonome de Zacatecas (Mexique).

Pour une présentation de l’ouvrage (en espagnol), sur la passionnante et fort subtile Chaîne Youtube Asociación Libre (en espagnol), portant sur la psychanalyse, avec Matias Tavil, voir :

Jorge N. Reitter intervient aussi régulièrement sur Asociación Libre, animée par Matias Tavil, et que je vous conseille vivement si vous comprenez l’espagnol :

https://www.youtube.com/channel/UCn-ca92YLNQjj_GSE4zxvag

NOTES :

(1) : La page Internet du livre: https://www.routledge.com/Heteronormativity-and-Psychoanalysis-Oedipus-Gay/Reitter/p/book/9781032171845#

(2) : Heteronormativity and Psychoanalysis, p. 53.

(3) : Pour une clinique et une théorie ni hétéronormative ni binaire de la différence de sexes, voir P. Gherovici, Transgenre, Lacan et la différence des sexes, Stilus, 2021. Voir aussi Serge Hefez, Transitions, Calmann-Lévy, 2020.

(4) : Heteronormativity and Psychoanalysis, p. 60.

(5) : Heteronormativity and Psychoanalysis, p. 31.

(6) Serge Leclaire, Rompre les charmes, Inter Éditions, 1981, p. 167.

(7) : De ce point de vue, en ce qui concerne l’histoire de la psychanalyse en France, l’apport de Lacan, pour génial et mettant en crise le caractère massivement directif de l’enseignement de Freud (voir Moustapha Safouan, Le Transfert et le Désir de l’analyste, Seuil, 1988), n’a pas été sans réintroduire une certaine directivité. Leclaire, comme d’autres de ses élèves (Perrier La Chaussée d’Antin : Œuvre psychanalytique I., Paris, Albin Michel, 2008 et La Chaussée d’Antin II. : Œuvre psychanalytique II., Albin Michel, 2008), Lucien Israël (Boiter n’est pas pécher, Arcanes/Erès, 2010)…), proposent de mettre en crise de l’intérieur de l’apport lacanien le reste de directivité qui habite l’enseignement de Lacan.

(8) : Plus en détails, Jorge Reitter débat avec son ami Fabrice Bourlez sur cette question du complexe d’Œdipe. Dans son fort intéressant ouvrage Queer psychanalyse (Hermann, 2018), Fabrice Bourlez propose en effet une psychanalyse post-oedipienne, nourrie en premier lieu de Deleuze et de Guattari (L’Anti-Œdipe, Paris, 1972).

(9) : Heteronormativity and Psychoanalysis, p. 15.

(10) : J. Lacan, Le Séminaire, Livre XIX, Ou pire, 1971-1972, 15.12.71, éd. Valas, p. 27.

(11) : Pour un telle psychanalyse freudo-lacanienne ouverte, voir: Benjamin Lévy, L’ère de la revendication, Flammarion, 2022 ( https://dimitrilorrain.org/2022/01/18/a-noter-la-sortiede-louvrage-de-benjamin-levy-lere-de-la-revendication-flammarion-janvier-2022/); Dimitri Lorrain, « Apports de la psychanalyse créative », in Lettre de la FEDEPSY n°10, juillet 2022 (https://dimitrilorrain.org/2022/07/22/apports-de-la-psychanalyse-creative-texte-paru-dans-lettre-de-la-fedepsy-n10-juillet-2022/; André Michels, « De la pulsion comme subversion du genre », in Laurence Croix et Gérard Pommier (dir.), Pour un regard neuf de la psychanalyse sur le genre et les parentalités, Erès, 2018.; Stéphane Muths, « ’’Un garçon dans un corps de fille’’, identités de genre et effraction pubertaire », in Thierry Goguel d’Allondans et Jonathan Nicolas (dir.), Choisir son genre ?, op.cit., p. 99-120; Jonathan Nicolas, « A l’ombre des jeunes gens en fleurs, une esquisse des identités adolescentes », in Thierry Goguel d’Allondans et Jonathan Nicolas (dir.), Choisir son genre ?, op.cit., à. 169-180; Frédérique Riedlin, « Sur un air de famille(s). À partir d’une question de Judith Butler. La parenté est-elle toujours déjà hétérosexuelle ? », in Laurence Croix et Gérard Pommier (dir.), Pour un regard neuf de la psychanalyse sur le genre et les parentalités, Toulouse, Erès, 2018. Voir notre réflexion collective au séminaire « Freud à son époque et aujourd’hui » (FEDEPSY): https://dimitrilorrain.org/seminaire-freud-a-son-epoque-et-aujourdhui/

(12): Pour cette démocratisation, voir Benjamin Lévy, op. cit.

(13) : Sur Hirschfeld et la proximité de Freud avec lui, voir P. Gherovici, Transgenre, Lacan et la différence des sexes, Stilus, 2021, p. 82-91.




Animé par Dominique Marinelli, Emmanuelle Chatelat et Dimitri Lorrain.

A partir du 5 janvier 2023, le 1er jeudi du mois, à 20h30.

Par Zoom.

Pour demander à participer, écrire à : lorrain.dimitri@gmail.com ou à emmanuelle.chatelat@gmail.com.

Le séminaire porte sur la pratique psychanalytique de Freud et sur sa pensée. Nous étudions l’œuvre et le geste de Freud dans son contexte historique et culturel (psychanalytique, psychiatrique, intellectuel, philosophique, littéraire, artistique, etc.). Ce faisant, nous essayons d’envisager la portée à la fois clinique, théorique et culturelle de son œuvre dans le contexte actuel.

Il s’agit de lire Freud, de le discuter, afin d’ouvrir des pistes théoriques pour la clinique. Nous essayons aussi de caractériser la dynamique de son œuvre et la manière dont Freud a traversé ses propres résistances.

Nous lisons Freud, Lacan, mais aussi les élèves strasbourgeois de Lacan, comme d’autres de ses élèves, afin de transmettre la psychanalyse telle que l’envisage l’Ecole de Strasbourg et de pratiquer un freudo-lacanisme pleinement ouvert à l’apport féministe et queer, à la diversité sexuelle et à la diversité des cheminements de genre.

De plus, pour nous mettre à l’écoute des subjectivités contemporaines, nous envisagerons de manière psychanalytique les apports des pensées féministes et queer, et des études de genre, les plus stimulantes.

En ce sens, nous invitons des intervenantes et des intervenants psychanalystes et appartenant aux champs connexes à la psychanalyse (philosophie, sciences humaines et sociales, littérature, art, etc.).

Avec une quarantaine d’inscrits, le séminaire associe des personnes venant de différents champs : psychanalyse, psychologie, pédopsychiatrie, éducation, philosophie, anthropologie littérature, études féministes…

Ce séminaire polyphonique est pour chacune et chacun l’occasion de traverser Freud à sa manière, dans une relation de un à un avec son œuvre, avant tout depuis la clinique et depuis l’éthique de la psychanalyse.

Lors de l’année 2023 et du 1er semestre de 2024, nous traiterons du « féminin ».

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Programme janvier-juin 2024

5.1.2023          Emmanuelle Chatelat et Dimitri Lorrain : « La situation contemporaine de la psychanalyse »

2.2.2023          Emmanuelle Chatelat et Dimitri Lorrain : « Le féminin selon Freud et aujourd’hui »

2.3.2023          Frédérique Riedlin (psychanalyste) : « Le tabou de la virginité selon Freud » 

« Elaborer psychanalytiquement la mutation culturelle contemporaine de l’individualisation du genre » (15mn).

6.4.2023          Thierry Goguel d’Allondans (anthropologue, Univ. Strasbourg) et Jonathan Nicolas  (psychanalyste) : « Anthropologie clinique des caméléons. A propos de Choisir son genre ? (ouvrage collectif qu’ils ont dirigé) »

4.5.2023          Stéphane Muths (psychanalyste) : « La bisexualité psychique selon Freud et aujourd’hui »

                        Karina Pacheco (philosophe) : « Le virilisme dans le Brésil de Bolsonaro » (10-15’)

1.6.2023          Frédérique Riedlin et Dimitri Lorrain : Lecture de Lacan, Séminaire XX., Encore, leçon du 13.3.1973

5.10.2023      André Michels (psychanalyste): « Les enjeux cliniques et politiques de la question trans »

9.11.2023        Dominique Marinelli : « Eléments pour une histoire des femmes psychanalystes (1) »

7.12.2023        Dominique Marinelli : « Eléments pour une histoire des femmes psychanalystes (2) »

11.1.2024        Sandra Baumlin et Emmanuelle Chatelat : « La servitude volontaire (Lacan, Dufourmantelle, Manon Garcia, La Boétie) »

1.2.2024          Jacob Rogozinski (philosophe, Univ. Strasbourg) et Emmanuelle Chatelat : « La psychanalyse, la chair, le féminin »

14.3.2024        Dimitri Lorrain : « A propos de Lucien Israël, Boiter n’est pas pécher, chapitre « Que reste-t-il de notre amour? » »

4.4.2024          Emmanuelle Chatelat : « Eléments d’histoire du genre pour la psychanalyse »

9.5.2024         Paola Casagrande (psychanalyste): « L’invention de l’objet a est-elle caduque? De Freud à Lacan: de la ‘découverte’ à l »invention' ».

6.6.2024          Dimitri Lorrain : « Les femmes et le féminin à l’époque de Freud selon Stefan Zweig (« Le monde d’hier ») »

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Autres intervenants à venir 

Jorge N. Reitter (psychanalyste, Buenos Aires) ; Ondine Arnould (philosophe, Univ. Strasbourg, sur Lou Andreas-Salomé) ; Benjamin Lévy (psychanalyste, sur le travail culturel) ; Leiv Fraenckel (philosophe, Univ. Strasbourg, sur le judaïsme et la psychanalyse), Thyphaine Krebs (psychologue, sur Rilke) ….

Textes étudiés

Sigmund Freud, Trois essais sur la théorie sexuelle(1905), Gallimard, 1989.

– Sigmund Freud, « Le tabou de la virginité » (1918), in La vie sexuelle, PUF, 1969.

– Sigmund Freud, « Sur la sexualité féminine » (1931), in La vie sexuelle, PUF, 1969.

– Sigmund Freud, « La féminité » (1932), in Nouvelles conférences d’introduction à la psychanalyse, Gallimard, 2002.

– Jacques Lacan, Le Séminaire, Livre XX, 1972-1973, Encore, Seuil, 1975, particulièrement  « Une lettre d’âmour », séance du 13.3.1973.

– Jacques Lacan, Le Séminaire : Livre XVII. L’envers de la psychanalyse, 1969-1970, Paris, Seuil, 1991.

– Lucien Israël, Boiter n’est pas pécher, Arcanes-érès, 2010, particulièrement « Que reste-t-il de notre amour ? », p. 153-162.

– Thierry Goguel d’Allondans et Jonathan Nicolas (dir.), Choisir son genre ?, Chronique sociale, 2022.

– Stefan Zweig, Le Monde d’hier (1943), Livre de poche, 1996.

Autre bibliographie (psychanalyse)

– Monique David-Ménard (dir.), Sexualités, genres et mélancolie, S’entretenir avec Judith Butler, Campagne première, 2009.

– Anne Dufourmantelle, Éloge du risque. Payot, Paris 2011.

– Jean-Pierre Dreyfuss, Jean-Marie Jardin, Marcel Ritter, Qu’est-ce que l’inconscient ?, Erès, 2016.

– Jean-Richard Freymann, L’art de la clinique, Strasbourg/Toulouse, Arcanes/Erès, 2015.

– Patricia Gherovici, Transgenre : Lacan et la différence des sexes, Paris, Stilus, 2021.

– Serge Hefez, Transitions, Calmann-Lévy, 2020.

– Dimitri Lorrain, « Apports de la psychanalyse créative », in Lettre de la FEDEPSY n°10, juillet 2022.

Voir:https://dimitrilorrain.org/2022/07/22/apports-de-la-psychanalyse-creative-texte-paru-dans-lettre-de-la-fedepsy-n10-juillet-2022/

– Dimitri Lorrain, « Avec Stefan Zweig: penser la Vienne de Freud et le geste de Freud. Une lecture du « Monde d’hier » », in Ephéméride 11, FEDEPSY, novembre 2020.

Voir: https://dimitrilorrain.org/2020/12/04/avec-stefan-zweig-penser-la-vienne-de-freud-et-le-geste-de-freud-une-lecture-du-monde-dhier/

– André Michels, « De la pulsion comme subversion du genre », in Laurence Croix et Gérard Pommier (dir.), Pour un regard neuf de la psychanalyse sur le genre et les parentalités, Erès, 2018.

– Stéphane Muths, « ’’Un garçon dans un corps de fille’’, identités de genre et effraction pubertaire », in Thierry Goguel d’Allondans et Jonathan Nicolas (dir.), Choisir son genre ?, op.cit., p. 99-120

– Jonathan Nicolas, « A l’ombre des jeunes gens en fleurs, une esquisse des identités adolescentes », in Thierry Goguel d’Allondans et Jonathan Nicolas (dir.), Choisir son genre ?, op.cit., à. 169-180.

– Jorge N. Reitter, Heteronormativity and psychoanalysis. Oedipus gay, Routledge, 2022.

– Frédérique Riedlin, « Sur un air de famille(s). À partir d’une question de Judith Butler. La parenté est-elle toujours déjà hétérosexuelle ? », in Laurence Croix et Gérard Pommier (dir.), Pour un regard neuf de la psychanalyse sur le genre et les parentalités, Toulouse, Erès, 2018.

– Frédérique Riedlin, « ’’Extime-toi heureux ! », in Thierry Goguel d’Allondans et Jonathan Nicolas (dir.), Choisir son genre ?, op.cit., p. 129-142.

– Moustapha Safouan, Le Transfert et le Désir de l’analyste, Seuil, 1988.

– Donald W. Winnicott, Conversations ordinaires, Gallimard, 1988.

Autre bibliographie (hors psychanalyse)

– Judith Butler, Défaire le genre, Amsterdam, 2013.

– Didier Fassin et Roland Rechtman, L’empire du traumatisme, Flammarion, 2007.

– Michel Foucault, Herculine Barbin dite Alexina B., Gallimard, 2014.

– Camille Froidevaux-Metterie, La révolution du féminin, Gallimard, 2015.

– Manon Garcia, On ne naît pas soumise : on le devient, Flammarion, 2018.

– Olivia Gazalé, Le mythe de la virilité, Robert Laffont, 2017,

– Thierry Goguel d’Allondans, Ados LGBTI, Chronique sociale, 2016.

– Françoise Héritier, Masculin-Féminin, 2 vol., Odile Jacob, 2007.

– Ivan Jablonka, Des hommes justes. Du patriarcat aux nouvelles masculinités, Seuil, 2019.

– Etienne de La Boétie, Discours de la servitude volontair, Flammarion, 1993.

– Thomas Laqueur, La Fabrique du sexe, Gallimard, 1992.

– Maggie Nelson, Les Argonautes, Editions du sous-sol, 2018.

– Jacob Rogozinski, Le Moi et la chair, Cerf, 2006.

Séries

– « #Philo: sapere Aude », sur Netflix, de Héctor Lozano et Menna Fité (1)

– « La fin de l’amour »  de Tamara Tenenbaum, sur Amazon vidéo 

– « Transparent », de Joey Soloway, sur Amazon Vidéo.

Documents de travail: page Internet réservée aux membres de l’équipe du séminaire

NOTE

(1): voir :

Chères amies, chers amis,

Je relaie ici les vidéos du colloque « Qui a peur de la déconstruction? » organisé par Isabelle Alfandary (professeur à l’Université de la Sorbonne Nouvelle, ancienne présidente du Collège international de philosophie), Anne Emmanuelle Berger (professeure émérite de littérature française et d’études de genre, Université Paris-8 / CNRS, Visiting Melodia E.Jones Chair, University at Buffalo) et Jacob Rogozinski (professeur émérite à la Faculté de philosophie de Strasbourg).

Les vidéos se trouvent sur la chaîne Youtube « Opium philosophie ».

Voici l’argument :

« En janvier 2022, s’est tenu à la Sorbonne un colloque intitulé “Après la déconstruction. Reconstruire les sciences et la culture”. Multipliant les contresens, les intervenants de ce colloque se sont attaqués aux recherches féministes et décoloniales, au soi-disant “wokisme” et par-dessus tout à la “déconstruction”, dénoncée comme une entreprise “nihiliste”. Sous ce nom, ils s’en sont pris aux œuvres les plus créatives de la philosophie française contemporaine, celles de philosophes comme Jacques Derrida, Michel Foucault, ou Gilles Deleuze.

Nous ne pouvons pas laisser dire que la déconstruction est destructrice, alors qu’il s’agit d’une démarche affirmative et inventive, qui s’efforce de redonner du jeu et de la vie à la pensée. C’est pourquoi nous organisons en janvier 2023 un colloque intitulé “Qui a peur de la déconstruction ?” afin de donner à entendre les voix de celles et ceux qui se revendiquent, à un titre ou un autre, de cet héritage intellectuel.

Nous voulons montrer comment la déconstruction a essaimé de manière féconde dans différents domaines de la recherche. En mettant en question les préjugés phallocentriques, elle a rendu possible l’analyse de la construction des identités de genre et un renouveau de la théorie psychanalytique. En s’interrogeant sur la prédominance de la métaphysique occidentale, elle a favorisé l’écoute de pensées subalternes et l’essor des recherches décoloniales.

Derrida en était venu à identifier la déconstruction avec la promesse d’une “démocratie à venir”. C’est bien la démocratie qui est en jeu et en danger dans l’Université et la société. C’est la liberté d’exercice et de diffusion de la pensée que nous voulons réaffirmer.’

Programme

Jeudi 19 janvier – École Normale Supérieure, 45 rue d’Ulm, salle Dussane

Matin

-modératrice : Anne-Emmanuelle Berger (Université Paris 8, CNRS-LEGS)

-9h : présentation : Isabelle Alfandary (Université Sorbonne Nouvelle), Anne-Emmanuelle Berger (Université Paris 8, CNRS-LEGS), Jacob Rogozinski (Université de Strasbourg)

-10h : Denis Kambouchner (Université Panthéon-Sorbonne), Pourquoi lire Derrida 

-11h30 : Ginette Michaud (Université de Montréal), Du virus et de ses variants (retours sur le ressentiment, le racisme et le « wokisme »)

Après-midi

-modérateur : Jacob Rogozinski (Université de Strasbourg)

-14h30 : Marc Crépon (ENS-Ulm) L’inconditionnelle condition de la paix

-15h30 : Étienne Balibar, Un messianique sans messianisme est-il pensable ?

-17h : Danielle Cohen-Levinas (Sorbonne-Université), Plus d’une langue

Vendredi 20 janvier – Université Panthéon-Sorbonne,

12 place du Panthéon, salle 216

 Matin

-modérateur : Giustino De Michele (Université Paris 8)

-9h : ouverture : Sandra Laugier (Université Panthéon-Sorbonne)

-9h15 : Marta Segarra (CNRS-LEGS), Déconstruction des barrières entre les genres et les espèces : Hélène Cixous

-10h30 : Avital Ronell (New York University), Fight Cage

-11h30 : Marc Goldschmit (Collège International de Philosophie, Paris), Allégorie et analyse critiques de la religion – Benjamin, Freud, sources modernes de la déconstruction 

Après-midi 

-modératrice : Léonore Brassard (Université Paris 8, CNRS-LEGS)

-14h30 : Monique David-Ménard (Université Paris-Cité), Critique, déconstruction et affirmation de la pensée 

-15h30 : Seloua Luste Boulbina (philosophe, Paris), Les souterrains de la déconstruction

-17h : Hélène Merlin-Kajman (Université Sorbonne Nouvelle), Avoir ou ne pas avoir peur :  telle est la question 

Samedi 21 janvier, École Normale Supérieure, 45 rue d’Ulm, salle Dussane

Matin

-modératrice : Claire Finch (Université Paris 8, CNRS-LEGS)

-9h : Fabrice Bourlez (ESAD, Reims), Les queer et le tact de la déconstruction

-10h : Stéphane Habib (psychanalyste, Paris), L’usure des mots

-11h30 : Marta Hernandez (Université Catholique de Louvain), Expliquer n’est pas (du tout) justifier

Après-midi

-modératrice : Isabelle Alfandary (Université Sorbonne Nouvelle)

-14h30 : Aurélien Barrau (Université Grenoble Alpes), Trahir par amour

-15h30 : Raphael Zagury-Orly (Institut Catholique de Paris), Le judéo-franco-maghrébin – “Une loi un peu folle”

-17h : Sam Weber (Northwestern University), Dé-limitation

Avec le soutien de :

  • UMR-LEGS : CNRS, Paris 8, Paris-Nanterre
  • Melodia E. Jones Chair, Department of Romance Languages and Literatures, The University at Buffalo
  • EA PRISMES, Université Sorbonne Nouvelle


Présentation de l’éditeur (extrait de la préface de David Le Breton):

« Coordonné par Thierry Goguel d’Allondans et Jonathan Nicolas, cet ouvrage offre une série de variations sur la notion de “genre”, une notion qui traduit aujourd’hui à la fois la conscience approfondie de ce que le lien social est toujours au fondement de nos représentations, et le fait que ses objectivations soient révocables si l’on ne s’y reconnaît pas. Longtemps décrit comme “naturel”, le genre est désormais perçu comme une décision propre, un choix.

L’individualisation du lien social ne cesse d’élargir la marge de liberté des acteurs. Le concept de genre en sciences sociales vise à définir les représentations, les valeurs, les rôles, les attitudes, associés au masculin et au féminin en tant qu’ils relèvent d’une construction sociale et culturelle. Les représentations de genre sont des scripts à la disposition des acteurs. Les notions d’“homme” ou de “femme” ne sont pas des essences, elles se dissolvent sous les fictions plus ou moins partagées qui les mettent en scène au sein du lien social. L’individu construit l’évidence de ses comportements comme homme ou femme, sans en avoir toujours conscience, car il en a acquis le principe au cours de son enfance par la socialisation, et leur confirmation relève du jeu ordinaire de l’existence, de ce qui est tenu pour acquis.

Thierry Goguel d’Allondans et Jonathan Nicolas soulèvent une question polémique majeure : “Peut-on encore s’interroger sur ce que serait, pour chacune et chacun, être un homme ou le devenir, être une femme ou le devenir, ce qui relèverait de la masculinité ou de la féminité ? Ou faut-il – comme l’espèrent certains – en finir définitivement avec le genre ? Abandonner toute classification qui serait potentiellement stigmatisante ? » »

Avec les contributions de Natacha Aubry, Éric Bidaud, Maxime Duviau, Eva Feigerlova, Christophe Gauld, Bernard Golse, Serge Hefez, Mélanie Jacquot, David Le Breton, Gaëlle Légo, Aurélien Lubienski, Stéphane Muths, Frédérique Riedlin, David Risse, Martin Roth, Anne Thévenot, Julia Vesque et Mélissa Wolff.

**

Une rencontre aura lieu le mardi 28 mars 2023, à la MISHA, Allée du Général Rouvillois, 67000 Strasbourg, en partenariat avec les laboratoires SULISOM et LINCS de l’Université de Strasbourg, la Maison des
adolescents… Plus d’informations à venir.


Chères amies, chers amis,

Ici le lien vers la Lettre de la FEDEPSY n°13 de novembre 2022: avec, entre autres, des textes de Cyrielle Weisgerber et Emmanuelle Chatelat.

https://fedepsy.org/les-lettres-de-la-fedepsy/

Bonne lecture !

Ces deux journées d’études interdisciplinaires entre art et écologie sont proposées par l’Unité de recherche Approches contemporaines de la réflexion et de la création artistiques la Cryogénie — espace de recherche-création de l’Université de Strasbourg. Elles sont coordonnées par Sandrine Israel-Jost, philosophe et enseignante à la HEAR et Katrin Gattinger, artiste et MCF HDR en arts plastiques à l’Université de Strasbourg.

Ces journées d’études interdisciplinaires sont pensées dans le contexte des nouvelles conditions planétaires (réchauffement climatique,pandémie…), et se focalisent en particulier sur les animaux sauvages en ville, les animaux liminaires, leur présence dans les milieux agricoles et urbains, les gestes et traces qui témoignent de leurs agentivité et de leurs stratagèmes d’adaptation, ainsi que le potentiel de l’art à les représenter pour renouveler récits et sentir autrement. Il s’agira ainsi d’engager, à partir de pratiques artistiques, gestuelles ou comportementales, des questionnements autour de la cohabitation humain/non-humain, et cela particulièrement depuis l’angle de la ruse et/ou de l’appropriation. Et cela afin de spécifier les enjeux d’une interrogation croisée entre les questions ainsi corrélées de l’habitat des vivants et des moyens rusés d’appropriation improvisée.

Ces journées d’études sont également associées à l’exposition de Katrin Gattinger, Plan B, qui se tiendra en Cryogénie – Espace de recherche-création de l’Université de Strasbourg à partir de janvier 2023.

Jeudi 24 novembre

9 h 30 — Katrin Gattinger, artiste et maîtresse de conférences HDR en arts plastiques à l’Université de Strasbourg et Sandrine Israel-Jost, philosophe et enseignante à la HEAR
Accueil
10 h — 
Katrin Gattinger, artiste et maîtresse de conférences HDR en arts plastiques à l’Université de Strasbourg et Sandrine Israel-Jost, philosophe et enseignante à la HEAR
Introduction
10 h 15 — Joëlle Zask, enseignante en philosophie à l’Université d’Aix- Marseille
 Le sauvage, une affaire de conduite
11 h — Matiline Paulet, anthropologue de l’environnement 
L’Homme et le goéland en ville : adaptations, ajustements des comportements et réciprocités des relations

Après-midi

14 h — Katrin Gattinger, artiste plasticienne et maîtresse de conférences HDR en arts plastiques à l’Université de Strasbourg
Sculpter l’irrévérence : Geste animal versus design défensif
14 h 45 — Pascal Carlier, docteur en éthologie
Être rusé en animal ou comment les animaux s’adaptent-ils à la nouveauté ? Un point de vue étho-phénoménologique
15 h 45 — Sandrine Israel-Jost, philosophe et enseignante à la HEAR
Fernand Deligny, l’extension du domaine de la ruse ou pour une ruse commune à tout ce qui vit
16 h 30 — Anna Guilló, artiste et professeure des universités à Aix-Marseille Université
Quand on arrive en ville : le rat-l’hostile, la vie elle-même 

Vendredi 25 novembre

9 h — Sandrine Israel-Jost, philosophe et enseignante à la HEAR 
Accueil
9 h 30 — Chris Younès, psychosociologue, docteure et HDR en philosophie à l’École Spéciale d’Architecture
À l’épreuve des métamorphoses des manières de coexister et cohabiter en ville avec l’animal
10 h 15 — Jean Estebanez, géographe et maître de conférences à l’UPEC
Ruses, limites et continuités au zoo : quels rapports à l’animalité ?
11 h — Ivana Adaime Makac, artiste plasticienne
Bombyx mori et stegobium paniceum : vies assistées, vies autonomes. Deux modes d’existence au sein d’une démarche artistique
11 h 45 — Cyrille Bret, historien de l’art et professeur à la HEAR
Usages animaux de l’art. Entre cadrage anthropique et appropriation animale, la lutte des places entre humains et non-humains dans l’interaction artistique
12 h 30 —
Conclusion des journées d’études

.

Jeudi 24 et vendredi 25 novembre
Palais Universitaire — Salle Fustel
9, place de l’Université à Strasbourg
Ouvert au public

Chères amies, chers amis,

Je vous mets ici le lien vers le site du très beau livre de Pascale Lemler (initialement sorti chez bf en 2009) :

http://www.pascale-lemler.fr/index.html

(Pour le demander, vous pouvez écrire à l’auteure depuis cette page :

http://www.pascale-lemler.fr/telechargement.htm)

Même si, au regard de son sujet, il est difficile de mettre des mots sur ce récit poétique, j’aimerais ici avancer que ce très beau texte, alternant prose, poèmes et élaboration de la tradition juive, témoigne, je dirais, d’un cheminement à travers les mots, pour dire l’Histoire.

Cette Histoire est l’Histoire Plus qu’Infiniment Tragique des membres d’une famille  assassinés lors de la Shoah.

Mais c’est aussi l’Histoire de ceux qui ont survécu, et qui, si marqués par l’Horreur, et malgré Elle, ont parlé – parlé de biais, énigmatiquement.

Et puis c’est encore l’Histoire des mots, énigmatiques donc, qui ont été transmis par ces survivants.

Enfin, c’est l’Histoire de la traversée de ces mots, traversée tragique, poétique, mais aussi, d’une certaine manière, rituelle.

C’est ainsi que ce livre ouvre à la transmission.

Il ouvre à une transmission qui aide à se positionner face au terrible et infini tremblement qui nous emporte, dès qu’on accepte d’essayer d’ouvrir les yeux sur l’interminable trou noir de la Shoah.

En tout cas, pour ma part, le livre de Pascale Lemler m’a aidé dans ce travail de positionnement.

Parce que faire (littérairement, psychanalytiquement, historiquement, philosophiquement…) l’histoire des mots, l’histoire des mots des autres dans nos mots, l’histoire de nos mots réinventant les mots des autres ; parce que faire cette histoire des mots, donc, et traverser ces mots par là-même, aide à se positionner face à ce qu’il est impossible de cadrer.

Plus encore, la force de l’écriture de Pascale Lemler réside dans le fait d’aller vers l’enfance – vers l’infans, l’être en nous qui ne parle pas mais qui s’abreuve des mots des autres.

Par là même, son écriture, d’ailleurs  nourrie (cela s’entend) de la pratique de la psychanalyse, va vers la détresse fondamentale (Hilflosgkeit, dit Freud) que l’enfant a d’ailleurs souvent la force de porter – plus souvent d’ailleurs que l’adulte, peut-être.

Ainsi cette écriture, à l’écoute d’une voix se déployant dans les mots, fait-elle naître un « Je ». Ce « Je » énonce ses mots depuis cette détresse fondamentale qui est la sienne, mais qui est aussi celle des siens, tout en même temps. Ce pour traverser, en plus de ces mots, cette détresse plurielle.

Ici un court extrait :

 « Ils avaient été ceux que tu suivrais, ceux après lesquels tu viendrais. Tous, tu ne les as pas connus, mais ils ne t’étaient pas tous inconnus. Dans l’air que tu respirais, partout ils murmuraient ; lorsque tu inspirais, en ton son souffle, régulièrement, passaient ces oubliés dont le souvenir toujours revenait » (p. 24).

Ici aussi une belle mise en voix par Sabine Lemler à la librairie Bisey à Mulhouse (1er juin 2010) :

(Mise en voix : Sabine Lemler

Lecture et chant : Violaine Marine Helmbold et Anne Somot 
Musique/saxophone : Léonard Kretz)

Ici enfin le discours de Pascale Lemler, le 1er mai 2019, pour la pose de la Stolperstein de la famille Loeb-Bloch :

http://www.stolpersteine.lautre.net/wp/famille-loeb/discours-de-pascale-lemler/

Pascale Lemler est écrivaine. Elle a enseigné les Lettres en collège et lycée à Strabourg.
Sabine Lemler est metteure en scène de la compagnie VIA (Voir Imaginer Agir) (1).


NOTE :

(1) : COMPAGNIE VIA :

https://www.facebook.com/profile.php?id=100086667655691