A la source du signifiant: Moustapha Safouan (1921-2020)

Moustapha Safouan, récemment décédé, est une grande figure de la psychanalyse, du point de vue de la pratique comme de la théorie. Dans l’Est, il a formé un grand nombre des maîtres qui transmettent la psychanalyse et font en sorte qu’elle reste créative. Entre autres, citons (par ordre alphabétique) Jean-Richard Freymann, Jean-Marie Jadin, Sylvie Lévy, Michel Patris, Marcel Ritter, Christian Schneider.

Comme le dit Jean-Richard Freymann dans son texte récent sur Moustapha Safouan, à la FEDEPSY, nous allons continuer d’élaborer son apport si fondamental. Ainsi entre autres au séminaire « Freud à son époque et aujourd’hui » que j’anime avec Yves Dechristé.

Parmi tant d’ouvrages fondamentaux, où Moustapha Safouan déploie toujours une formidable lecture de Freud et de Lacan, celui qui pour ma part m’a certainement le plus marqué est son La psychanalyse. Science, thérapie – et cause (1). Proposant dans ce livre un retournement dialectique sur l’histoire de la psychanalyse, l’auteur y témoigne de  son cheminement singulier, de sa traversée singulière de ses propres résistances, ce qui est bien le fondement éthique du travail analytique. Comme l’écrit Lacan, « il n’y a qu’une seule résistance, c’est la résistance de l’analyste » (2).

Son inlassable fréquentation de différents champs (dont la philosophie, la littérature, les sciences humaines, la science, etc.) lui permet de pratiquer le changement de discours, si consusbtantiel à la psychanalyse.

Bref, il s’agit pour nous de parler de son oeuvre au présent et surtout à l’avenir.

Car, comme me l’a dit en début de semaine Marcel Ritter, avec lui, cela coulait de source – à la source du signifiant.

Ici à nouveau le lien vers le texte de Jean-Richard Freymann suite à son décès :

NOTES:
(1) : Thierry Marchaisse, 2013, réed. Folio 2017.

(2) : J. Lacan, Le Séminaire II., 1954-1955, Le moi dans la théorie de Freud, 19 mai 1955.

%d blogueurs aiment cette page :